Iran : nouvelles frappes israéliennes sur Téhéran    La Tbourida mise à l'honneur dans un documentaire exceptionnel sur 2M    C24/Sahara: Le Sénégal réitère son soutien constant à l'initiative marocaine d'autonomie    Le Maroc en passe de devenir le 1er pays arabe et africain à disposer de F35    Bank Al-Maghrib: le dirham s'apprécie face au dollar    BANK OF AFRICA organise des Business Meetings régionaux pour soutenir les PME    La taxe d'habitation et la taxe de services communaux confiées désormais à la DGI    Génération Z : les nouveaux codes d'un consommateur lucide et radical    Reconstitution du cheptel national : El Bouari rassure les éleveurs    Rabat : réunion sur l'opération de reconstitution du cheptel national    L'attaque massive israélienne contre l'Iran précipite la dictature algérienne dans une solitude diplomatique accrue    Netanyahu appelle les Iraniens à se lever contre le "régime maléfique et oppressif" de Téhéran    Le député britannique Fabian Hamilton : «Accorder au Sahara un haut degré d'autonomie dans les affaires internes représente une avancée à la fois pratique et morale vers une paix durable»    Mondial des clubs : Le Wydad de Casablanca prêt à relever le défi    HUSA : Amir Abdou officiellement nommé coach    Classement FIFA féminin : Le Maroc se maintient sur le podium africain !    Hicham Ait Menna évoque la rumeur Cristiano Ronaldo au Wydad    Mondial des clubs: Le programme général    Real Madrid : Brahim Diaz proche d'une prolongation?    Enseignement supérieur : Al Akhawayn, trente ans à former l'élite (VIDEO)    La Mauritanie renforce les services sociaux    France. Neuf et sept ans fermes pour les violeurs d'une fille juive de 12 ans.    Zoom Tourisme – EP11. Béni Mellal-Khénifra : Une invitation à l'aventure et à l'exploration    Télévision : "Chinese Restaurant" à Tanger six mariages et un restaurant    Conférence : Driss Ksikes et Driss C. Jaydane face aux discours dominants sur la Palestine    Un été inoubliable à Mazagan Beach & Golf Resort : détente, saveurs et aventures au rendez-vous    Algérie : Un ministre accuse le Maroc de «voler le couscous»    À Tanger, nouveaux détails sur des vestiges préhistoriques qui redessinent la carte des mondes atlantiques et méditerranéens    L'armée israélienne révèle un grand succès dans l'opération « Le Lion Ascendant » contre l'Iran    Bayt Mal Al-Qods : distribution de 500 paniers alimentaires aux familles les plus démunies à Gaza    L'Inde impose des contrôles renforcés sur les Boeing 787 de la compagnie Air India    «Le Lion Ascendant»... un intitulé israélien qui dépasse le symbole et révèle la fragilité du régime des mollahs en Iran    Le renforcement de la coopération parlementaire au menu d'entretiens maroco-français à Rabat    Rabat : Inauguration d'un centre pour le traitement des demandes de visa pour la Belgique    El Ministerio de Justicia aprueba beneficios para ingenieros y arquitectos    Tunisia: ¿Después de Gadafi y Bashar, milicianos del Polisario para proteger a Kaïs Saïed?    La Chine réaffirme son engagement à soutenir l'Afrique dans son chemin vers la modernisation et le développement    L'ambassadeur de Chine à Rabat : J'ai écrit sur les traditions, l'architecture et la cuisine du Maroc, et j'ai été émerveillé par l'hospitalité et la générosité de son peuple    Ministère de la Justice : revalorisation des indemnités des ingénieurs et architectes    Téhéran promet des représailles : « Israël regrettera son acte insensé », avertit le président iranien    Israël frappe l'Iran : Vers un nouveau basculement au Moyen-Orient    Maroc : L'évolution du couvert forestier a impacté les modes de vie à l'âge de pierre tardif [Etude]    CAN 2024 féminine : Quatre arbitres marocaines désignées    South Korea's Naver to build major AI data center in Morocco as gateway to Europe    IA : Le Sud-coréen Naver va construire un Data center nouvelle génération au Maroc    Industries manufacturières : hausse de l'indice de production de 3,2% au premier trimestre 2025    La folie Labubu envahit la planète, déclenchant un phénomène de mode et une frénésie d'achats    Le journaliste marocain Ayoub Bcharouri parcourt 13 000 kilomètres pour découvrir les secrets de l'énergie chinoise au cœur du vaste désert du Taklamakan    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Diaspo #344 : Hassan Elammouri, ambassadeur des musiques du monde aux Pays-Bas
Publié dans Yabiladi le 29 - 06 - 2024

Depuis une quarantaine d'années qu'il réside aux Pays-Bas, l'acteur culturel Hassan Elammouri est devenu une référence dans la programmation musicale empreinte de diversité et des sonorités d'ailleurs. A travers ce processus sur le temps long, il a réussi doucement mais sûrement a décloisonner la scène artistique néerlandaise. Le pari est réussi grâce à ArteGanza, sa fondation à but non-lucratif qui tient le festival Musica Mundo Rythms of the World à Amersfoort.
Né à Aït Ouarda Ouaouizeght, dans la région de Beni Mellal, Hassan Elammouri a vécu à Fès depuis l'âge de 6 ans. C'est dans la capitale spirituelle qu'il obtient son baccalauréat littéraire en section anglaise, avant de commencer ses études de licence à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah. Féru de lettre arabe et anglaise, il migre ensuite aux Pays-Bas, au début des années 1980, pour faire un master à l'Université d'Amsterdam. Il fait une formation académique également en droit et administration, pour accéder à la fonction publique.
Après quoi, il exerce dans le secteur bancaire pour acquérir de l'expérience dans le monde de l'entreprise, mais toujours avec l'idée d'accéder à l'administration pour contribuer à un «changement de l'intérieur». Plus tard admis à la fonction publique, il est rattaché au service des impôts, puis il fait des études poussées pour l'équipement, l'infrastructure et la gestion des villes. Il gravit les échelons jusqu'à devenir conseiller de la municipalité et du collège du maire et de ses adjoints.
En 25 ans d'expérience dans la gestion publique au sein de postes de fonctionnaires d'Etat, il a désormais son mot à dire dans l'administration locale, grâce au conseil stratégique. Mais parallèlement, Hassan Elammouri a toujours été un grand mélomane.
Jeter les ponts à travers la gestion publique et les actions artistiques
Travaillant à Utrecht pendant huit ans, il s'installe à Amersfoort, où il nous dit retrouver «un espace urbain à taille humaine, permettant un contact avec la nature». C'est dans cette ville aux 132 nationalités dans le centre des Pays-Bas que le passionné des arts de scène introduira peu à peu la notion de la diversité dans la programmation des structures culturelles. Désormais une référence nationale en la matière, il est la dynamo du festival Musica Mundo – Rythms of the World, qui tient sa septième édition du 27 au 30 juin 2024. Mais avant cela, le chemin a été long et il se félicite aujourd'hui de récolter le fruit d'un labeur sur des décennies.
Pays-Bas : Musica Mundo crée le pont entre les musiques du monde
Hassan Elammouri et la chanteuse ghanéenne-britannique Sona Jobarteh / Ph. Peter Putters - Musica Mundo Rythms of the World
Entre la musique et la gestion publique, Hassan Elammouri jette les ponts entre le Maroc et les Pays-Bas. A travers son activité professionnelle, il organise des rencontres avec les mairies de son pays d'origine, dans une démarche de réseautage territorial et d'échange des bonnes pratiques. «En dehors de cela, je cherchais toujours des activités pour m'occuper. J'ai commencé alors à faire le tour du monde culturel néerlandais, dans les théâtres et les lieux artistiques très centrés sur les artistes locaux et nationaux», nous confie le directeur général et artistique de Musica Mundo, de l'intérieur de cette septième édition.
«Au début, j'étais la tulipe noire au milieu des autres fleurs ! Le public encore très local se demandait si les étrangers pouvaient comprendre les subtilités de leur culture. J'y ai puisé ma force et aujourd'hui, cela m'apprend à parler à mes interlocuteurs dans l'univers artistique et social plus globalement de manière à rassembler dans les différences.»
Hassan Elammouri
Convaincu que «nous devons créer nos propres courants artistiques» au Maroc, Hassan Elammouri a anciennement été consterné par espaces d'expression artistique limités à quelques théâtres et scène cantonnées dans l'univers underground. A travers Musica Mundo, il visibilise ainsi des artistes venus des quatre coins du monde, y compris de son pays d'origine, qui a bien sa place dans la programmation éclectique de cette septième édition.
Cette année, le groupe tangérois de rock oriental et de rock alternatif Lazywall est en effet en tête d'affiche, aux côtés d'artistes issus des autres pays d'Afrique et plus globalement du sud, en symbiose avec leurs homologues néerlandais. «Je me suis juré de devenir ambassadeur du patrimoine marocain, d'une autre manière», nous a affirmé Hassan Elammouri.
Diaspo #240 : Youssef Anegay, guitariste à Strasbourg indissociable de Lazywall
La diversité culturelle pour une intégration autrement
C'est à partir de cette réflexion que Hassan Elammouri s'est investi personnellement dans le domaine. Dans un premier temps, il a participé à la programmation artistique de festivals et de rendez-vous culturels en tant que freelance. Très écouté et entendu, en proposant de nouvelles couleurs afin de changer les programmations euro-centrées, il réussit le pari d'ouvrir les horizons vers les cultures venues d'ailleurs, dans une démarche de régularité tout au long de l'année.
A partir de 2007, Hassan Elammouri crée la fondation ArteGanza, dans l'idée de «passer à un stade supérieur, à travers une institution à but non-lucratif, dédiée à l'art et à la création musicale». L'esprit de cette structure et de son initiateur s'inscrit d'ailleurs dans une démarche multidisciplinaire, ouverte à la musique, mais également aux arts visuels ou ceux combinant diverses approches créatives. Peu à peu, la structure fait ses preuves et gagne la confiance des bailleurs de fonds publics.
«Aujourd'hui, nous obtenons des subventions publiques sur quatre ans, tout en étant pionniers au bout de 17 de travail continu. Grâce à cette crédibilité construite sur des années, nous avons maintenant des facilités pour intégrer des programmations avec des espaces artistiques, dans une dynamique complémentaire comme dans les salles de théâtre, dont Lieve Vrouw à Amersfoort pour Musica Mundo, mais pas que.»
Hassan Elammouri
Dans cette démarche voulu artistique et éthique à la fois, l'acteur culturel tient à se définir principalement comme «un passionné de la musique». «Je ne cherche pas à être payé à travers ces activités. Nous sommes subventionnés par les pouvoirs publics à hauteur de 60%. C'est l'argent du contribuable et le droit le plus légitime des citoyens est qu'il leurs revienne, par le biais de la programmation artistique que nous proposons et que nous cherchons à rendre accessible par tous les moyens», nous a-t-il affirmé.
Hassan Elammouri / Ph. Peter Putters - Musica Mundo - Rythms of the World
La culture, un retour sur investissement pour les citoyens
Pour Hassan Elammouri, «c'est cela, le retour sur investissement qui reste un acquis de l'action artistique et culturelle, avec un impact économique et social, tout en s'imposant des exigences professionnelles à soi-même, conscient que le principe de la reddition des comptes s'applique à tout le monde». «Les fonds que nous percevons vont aux cachets des artistes, des techniciens et des prestataires, quitte à investir de ses fonds propres, ce que j'ai fait précédemment, avant d'être subventionné», a-t-il ajouté.
Sur cette lancée et dans cet esprit, ArteGanza organise beaucoup d'autres activités et lance plusieurs projets artistiques, en lien avec la photographie, le documentaire, la musique, en plus de plusieurs événements à part Musica Mundo. «Actuellement, le but est d'attirer davantage de jeunes au sein du public de ce festival. Plus de deux millions sont férus des musiques du monde aux Pays-Bas et nous sommes amenés à créer de nouvelles générations d'un public fidélisé», estime Hassan Elammouri.
Pour cette raison, le festival a ouvert sa programmation à la jeune scène, à travers l'after-party, «un concept expériementé cette année et qui a eu un franc succès, ce qui donne l'idée de le reconduire lors des prochaines éditions», en plus de continuer à connecter les artistes locaux avec ceux venus du Maroc et de partout ailleurs. «C'est une manière d'attirer la curiosité vers d'autres musiques, auprès de tous les âges», nous déclare celui qui ambitionne aussi de «capitaliser davantage sur les résidences artistiques et produire un documentaire tous les quatre ans», à travers ArteGanza.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.
 
OSZAR »